En 2014, 3 cas de LNH (lymphomes non hodgkiniens) surviennent au cours de l’année au sein d’un centre de recherche. Les 3 patients sont animaliers ou avec une activité agricole. La CIRE (cellule d’investigation et de recherche en épidémiologie est saisie. Elle écarte dans un premier temps la faisabilité d’une étude épidémiologique du fait du faible nombre de cas, et retient la conduite d’une investigation par analyse descriptive des cas, avec l’objectif d’identifier des facteurs de risque communs.

La démarche a consisté pour le médecin du travail à étudier les registres de déclaration de maladies professionnelles, à étudier d’autres clusters déjà identifiés, à consulter un registre informel de cas de cancers enregistrés sur le centre et tenu par le médecin, à puiser dans les archives du site. Enfin, 2 questionnaires successifs remplis avec les personnes concernées, par le médecin, puis par l’épidémiologiste de la CIRE ont permis de valider les informations recueillies.

Les points communs aux 3 cas : l’age similaire, l’ancienneté similaire, une exposition pour les 3 assimilable à celle du milieu agricole : contact marqué auprès des animaux de rente pour 2, et exposition aux produits phytosanitaires pour le troisième. Enfin, un logement de fonction sur le site 10 ans et plus. Des expositions passées particulières : l’exposition au sang animal du fait de prélèvements sanguins sur ovins, bovins, porcs et volailles fréquents, l’exposition aux désinfectants d’élevage, antiparasitaires, insecticides. A été relevée leur participation à l’extinction de 2 incendies (dioxines).

Dioxine et pesticides sont reconnus comme facteurs de risque certains du LNH. L’hypothèse de l’exposition à des virus oncogènes animaux a été émise mais nécessiterait des avancées dans la connaissance du risque.